Messages de Matador

Le temps d hiver

Le temps d hiver

03/01/2011

Il gèle parfois à pierre fendre, ensuite il neige et il y a du verglas, et dans de telles circonstances, on risque l'accident à chaque coin de rue. L'on utilise des tonnes de sel pour permettre un minimum de sécurité dans le trafic. L'on ne sait jamais à l'avance, mais il vaut mieux être préparé à toute éventualité, un accident est si vite arrivé. Ce risque est fortement diminué si l'on a remplacé les pneus habituels par des pneus d'hiver. Une batterie en bon état aussi, vous évitera de problèmes de démarrage. “De l'antigel” dans les circuits de refroidissement de la voiture, et tout cela avant que les problèmes se présentent effectivement, nous donne déjà une bonne longueur d'avance. Il est donc conseillé d'entamer l'hiver avec une voiture bien préparée si l'on veut atteindre l'été suivant dans la même voiture.

La mue, l'élevage, les jeunes, l'hiver, printemps, été, automne...
L'on nous répète à tout bout de champs que la mue est une étape extrêmement importante de l'année, et l'on ne peut pas le nier. Les préparations à l'élevage seraient – elles aussi – très importantes. Celui qui prend un bon départ a probablement quelques longueurs d'avance sur les autres, là aussi on ne peut que le contester. Quand nous sevrons les jeunes, nous avons intérêt à mettre toutes les chances de leur côté pour qu'ils se développent bien: encore une vérité incontournable. Enfin, il est un fait que tous les jours de l'année, hiver ou été, ont autant d'importance dans la vie d'un sportif. Le temps où un athlète ou n'importe qui veut briller dans sa discipline pouvait se permettre de se laisser vivre sans soucis pendant des semaines est bien révolu. Et je ne m'imagine pas qu'il pourrait revenir encore. Un sportif qui est concerné par sa “discipline”, l'est pendant les 365 jours de l'année. Si ce n'était pas le cas, il n'atteindrait jamais un niveau valable. Ce n'est pas vital, cela doit rester agréable surtout, comme amateur il faut qu'on y puise une satisfaction à quelque niveau que ce soit.

Les soins journaliers
Quoi qu'il en soit, nos animaux ont besoin de soins journaliers. La perfection n'est pas de ce monde, mais il est important d'y mettre le maximum d'attention. C'est toujours nous, comme amateurs, qui faisons des erreurs. Ce ne sont pas les pigeons. Eux “subissent” simplement, ils dépendent de nous et doivent se débrouiller avec les moyens que leur propriétaire veut bien leur concéder.

Réfléchir, oser, faire et agir
Nous faisons tous des fautes, mais rien ne peut nous empêcher d'entreprendre de nouveaux essais pour faire mieux. Ce que vous ne saviez pas aujourd'hui, vous ne pouviez pas l'améliorer aujourd'hui. Le plus difficile parfois pour les amateurs est de changer ce qui va partiellement bien. Ils sont tentés de s'accrocher à quelque chose qui pourrait bien finir par réussir. D'un autre côté c'est certain qu'on veut s'améliorer et là ça n'ira pas si l'on n'est pas prêt à faire les changements qui s'imposent. Je l'entends souvent lors des foires. Les gens ne demandent qu'à jouer mieux, mais ils n'osent rien changer. Pourtant, les deux vont de pair, à moins d'avoir soudain de meilleurs pigeons. Mais cela aussi, ça me semble utopique.

Passe-temps ou?...
Il y eut un temps où il suffisait d'aller jouer au ballon une fois en milieu de semaine pour faire partie de la première équipe le dimanche. Il y eut un temps aussi, où il suffisait de parcourir quelques kilomètres pendant la semaine pour – avec un peu de chance – faire partie d'un groupe de tête dans un concours.
Natation, aviron, gymnastique, inventez ce que vous voulez, actuellement chaque sport se pratique sur base d'une trame bien pensée. Calculé et réfléchi. Réfléchir, faire les bons gestes au bon moment, pas n'importe quoi au petit bonheur la chance. Il va de soi que si vous vous “réveillez” en janvier ou en février, vous ne gagnerez jamais Paris-Roubaix.

Le repos rouille
Pour bien jouer avec les pigeons, il ne suffit pas de mélanger des flacons et des poudres, comme certains semblent le croire. Cela signifie des soins parfaits tout au long de l'année, et c'est souvent là que le bât blesse. C'est “un jeu” de 1+1+1+1+1 où l'entraînement et la nutrition jouent un rôle crucial. Des masses de pigeons restent enfermés pendant l'hiver. Au pigeonnier ou dans des volières. Parfois parce que c'est impossible autrement, à cause des rapaces, mais souvent aussi parce que c'est plus facile pour l'amateur. Mais comme je disais déjà plus haut, facile et bon ne vont pas de pair. En hiver, on pose la base de la réussite de la saison prochaine. Des pigeons qui restent enfermés constamment en hiver entameront toujours la saison avec une condition de base moindre. Cela ne signifie pas qu'on ne pourra pas faire de beaux prix. Ce qui sera plus difficile, ce sera de faire voler les pigeons toute la saison au top, et c'est cela que nous voulons obtenir n'est-ce pas?

La science et le sport d'élite
Le choix de l'accompagnement scientifique s'avère de plus en plus indiqué. Les dernières prestations au top qui ont été obtenues avec une nourriture meilleure ne relèvent vraiment pas du hasard. C'est le résultat d'un accompagnement justifié scientifiquement. Cela ne commence ni ne finit jamais. Cela continue simplement. Ce qui était bon hier, aujourd'hui parfois excellent, sera peut-être totalement dépassé demain. Le problème est qu'on ne fait pas de recherches à ce sujet. Ce n'est pas justifié économiquement parce que pas “rentable”, et dans beaucoup de cas cela signifie la fin de l'histoire. Il n'y a pas de miracles et pour chaque sportif il importe de comprendre ce qu'il fait, quand et pourquoi. Il importe de savoir ce qu'il fait exactement. Ce n'est pas une garantie de réussite, mais souvent cela facilite le travail, améliore le résultat.

Santé et condition
En mangeant mieux, on résiste un peu mieux aux maladies et on reste en meilleure condition. C'est déjà un meilleur départ que de devoir commencer par perdre du poids. Actuellement, aucun sportif ne peut se permettre, en dehors de la saison de compétition, de ne pas surveiller sa nourriture. Une petite frite ou une petite pinte ne peuvent pas faire de tort, mais les hamburgers et les pizzas à répétition ne lui réussiraient pas du tout. Seulement entretenir sa condition, vivre sainement et veiller à ne pas se laisser dépasser par les concurrents ne vous fera pas gagner. Cela ne vous donnera pas d'avantage vis-à-vis des autres concurrents, surtout s'ils font la même chose.

Il y a encore une marge dans le sport colombophile
Il y a quelques années, ce n'était pas encore une habitude de déplacer les pigeons pendant la semaine. Ceux qui le faisaient déjà en tiraient un grand avantage. Actuellement, ils sont nombreux les amateurs qui vont emmener leurs athlètes, même plusieurs fois par semaine. Ce n'est donc plus vraiment un avantage par rapport aux autres. Quoi et de quelle façon donne donc matière à discussion comme tout ce qu'on fait ou qu'on ne fait pas, il faut maîtriser tout le “système”. Les emmener souvent et loin quand les pigeons ne sont pas en condition pour cela, c'est peine perdue. Pour les pigeons qui sont en excellente condition, cela peut encore être un apport au niveau de leur système d'orientation, mais là aussi cela ne sert à rien d'exagérer. L'on peut emmener les pigeons un peu plus loin et un peu plus souvent, s'ils sont en bonne condition. L'entraînement est de toute évidence mieux que de les laisser au pigeonnier. Mais les oiseaux doivent être de qualité aussi, que ce soit clair. On ne peut pas faire un as-pigeon avec un poulet. Mais les bons voiliers ne seront pas rentables non plus s'ils ne sont pas préparés d'après un schéma d'entraînement sévèrement respecté, dans un système aussi scrupuleusement établi.

Les soins journaliers

Moyennement un pigeon reste 22 heures sur 24 au pigeonnier. Cela vire à la catastrophe si le pigeonnier n'est pas sain. En hiver c'est moins grave, parce qu'ils ne font rien d'autre que de rester immobiles, parce qu'il fait plus frais qu'en été, et parce que l'air frais peut contenir plus d'oxygène. Les situation ne devient problématique qu'en été si l'aération de votre pigeonnier n'est pas en ordre. Là c'est déjà trop tard bien sûr.
Pour ce qui concerne la nourriture que reçoivent vos pigeons tous les jours, vous rendez-vous compte quel impact pourrait avoir une nourriture médiocre sur vos pigeons? Là se pose la question: c'est quoi, une bonne nourriture? Ce n'est pas la plus chère par définition, celle à bon marché par contre n'est pas nécessairement mauvaise.

Qu'est-ce qui détermine que la nourriture est bonne?
Comme fabriquant, on peut choisir des deux. On fait une nourriture “commerciale” qui se positionne bien sur le marché et qui est bonne pour les pigeons. Là on ne peut pas faire de compromis. Pour faire un mélange bon marché, on ajoute beaucoup de maïs et beaucoup de pois et de blé. La question est, si les pigeons se porteront bien avec tout cela? Bien sûr que le maïs, les pois et le blé sont bons pour les pigeons, mais qu'est-ce que cela vous apporte en tant qu'amateur, et quel est par exemple l'avantage que retire le pigeon de 30% ou plus de maïs dans le mélange? Trop c'est trop.

Les reproducteurs ne mangent pas ça, et s'ils le mangeaient quand même, cela ne leur apporterait rien du tout. Ils auront mangé, mais cela se limite à ça. Ils en sortiront bien ce qui leur convient, mais le reste se retrouve par terre. Les animaux parents en font du gras, cela correspond un peu aux frites, hamburgers et pizzas pour les humains... Sans aucune valeur, du moins pour des sportifs de pointe, et vous en tant qu'amateur, vous pouvez vous amuser à tout ramasser avec les fientes. D'accord, un bon nettoyage donne chaud en hiver, mais ce n'est pas cela qu'on recherche.

Les jeunes ont besoin de protéines, de préférence de bonne qualité et avec un haut pourcentage d'absorption pour qu'ils se développent bien.

Combien coûte le bon marché?
La nourriture, aussi bon marché qu'elle soit, est chère quand elle ne profite pas à vos pigeons, s'ils ne s'en portent pas bien, si les jeunes ne profitent pas, si vous devez en ramasser beaucoup parce que vos pigeons n'ont vraiment pas besoin de tout ce maïs, ces pois et ce blé pendant l'élevage. Ils n'en ont pas besoin pendant l'hiver non plus, quand ils ne font pas d'élevage d'hiver. Tout surpoids - aussi minime soit-il - est trop, et cela aussi pendant l'hiver. Seulement un mélange bien constitué pour l'hiver évitera que vos pigeons n'aient des problèmes de surpoids de la mue au début de saison. Le bon équilibre entre les hydrates de carbone, protéines et les graisses surtout, garde le métabolisme de nos athlètes au bon niveau. C'est ici qu'on risque de se tromper. C'est vrai qu'une nourriture moins abondante, comme par exemple une portion d'orge rationnée, peut prévenir un surpoids chez vos pigeons. Dans un premier temps, c'est ce qui se passera effectivement. S'ils mangent peu, ils ne peuvent pas devenir trop gras. L'envers de la médaille est que le métabolisme de vos pigeons ne tardera pas à réagir négativement sur une nourriture trop monotone en ralentissant et en utilisant l'énergie offerte parcimonieusement. Si, par après, ils reçoivent de nouveau plus de nourriture, l'organisme réagit en accumulant une part comme réserve en prévision d'une prochaine période de disette. Ces réserves sont accumulées sous forme de graisse et, en effet, là aussi nos athlètes deviennent trop lourds en un rien de temps.

Non rationné
Toujours donner assez de nourriture, c'est la règle. En plus, c'est facile aussi. Assez, mais tout doit être mangé. Ainsi on ne peut pas vraiment faire de fautes. La seule faute possible est celle de donner une nourriture non adaptée. Vous pouvez manger des légumes et des fruits autant que vous voulez. Vous ne risquez pas de faire du gras. D'une bonne nourriture variée, bien équilibrée en hydrates de carbone, de graisses et de protéines, vos pigeons pourront aussi manger autant qu'ils veulent. Ils donnent la sensation d'être dodus, mais légers. Vous n'aurez pas besoin d'un ballon ou d'un drapeau pour faire s'envoler vos pigeons ou pour les garder en l'air. Ils tirent facilement une heure ou plus par plaisir parce qu'ils sont en parfaite condition. Des pigeons qui tiennent une bonne forme de base et qui sont “au point” aiment voler. Parce qu'ils aiment voler et qu'ils bougent beaucoup, ils se construisent une condition encore meilleure. Celle-ci se démontre à tout temps dans les résultats. Avec des pigeons qui tiennent une bonne forme on peut gagner, voilà tout. Finalement, c'est ce que nous voulons tous, n'est-ce pas?

Bons succès!

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